Rencontre avec le street artist Toctoc
Toctoc installe son exposition « Radio Duduss » pour un mois, jusqu’au 5 avril, à la Galerie Sakura. L’occasion de rencontrer cet artiste, et son personnage emblématique : Duduss.
Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de Duduss ?
Duduss est venu tout seul ! Je ne cherchais pas forcément à créer un personnage ou un style. Durant mes études en art, je tenais des carnets de croquis dans lesquels je dessinais quotidiennement. Et un jour, un Duduss voit le jour ! Ce personnage a retenu mon attention car c’était vraiment différent de mon style habituel.
Après avoir fait Batman-Duduss, Zorro-Duduss, Elvis-Duduss, j’ai fait un carnet entier de Duduss. Chaque trimestre, un prof devait noter un de nos carnets. Je donne alors le carnet Duduss… Une semaine plus tard, je vois ma note et son appréciation : « 1/7, c’est moche et fanatique ! ». Je n’étais pas trop un élève rebelle, mais cette appréciation gratuite et non constructive m’a vraiment fait prendre un tournant. J’ai encore plus travaillé Duduss dans mes carnets, puis j’en ai fait en peinture, jusqu’à ce que l’envie me prenne de me mettre au street art et d’utiliser Duduss pour faire passer mes messages.
Justement, quels engagements exprimes-tu ?
Mon premier objectif : véhiculer un message positif ; juste faire sourire, voire rire. Car on a tous besoin de sourire le plus possible ! Je me suis également rendu compte, il y a deux ans, que je pouvais faire passer des messages forts. Depuis, je me permets quelques œuvres engagées dans la rue, quand j’en ressens le besoin, comme mon Duduss qui dénonce la corrida, la pollution des eaux, le massacre des baleines, etc. Je ne parle que de faits bien précis sur lesquels je me suis vraiment renseigné.
Ton exposition actuelle à la Galerie Sakura comporte des pièces variées, aussi bien en terme de medium, qu’en terme de références. Comment s’est déroulée la phase préparatoire ?
Pour cette exposition, j’ai travaillé sur le thème de la musique. Ensuite, la variété des supports s’est imposée d’elle-même. J’ai travaillé la majorité de mon exposition sur toile, mais ça me paraissait évident de faire des peintures sur pochettes vinyles, partitions, instruments de musique, etc. Le choix de ce thème m’a vraiment aidé à diversifier mes idées et à créer un rythme tout le long de l’exposition.
Pourquoi as-tu choisi ce thème pour ton solo show ?
Il me correspond bien, je pense. J’écoute de la musique dix heures par jour. Je travaille toujours en musique avec mes playlists que je change en fonction de mes humeurs. Ce thème me permet de rendre hommage à la scène musicale et me laisse également la liberté d’illustrer certaines chansons à ma façon.
Puisque nous parlons de musique, y a-t-il une chanson ou un artiste qui t’a particulièrement inspiré ?
Tous les artistes à qui j’ai rendu hommage dans cette exposition m’inspirent ! Mais certains, très complets dans le processus de création, plus que d’autres. Par exemple, Eminem a créé un vrai univers autour de son art. D’album en album, on retrouve des personnages, les chansons se répondent, on retrouve des jeux de mots toujours très travaillés et des références précises. Cela m’encourage à créer un univers cohérent autour des mes Duduss et de ce que je raconte. Et ne pas seulement être dans l’illustration ou la peinture de mon personnage.
Un petit teasing de tes projets pour l’année 2020 ?
Avec plus de trois mois de préparation, mon expo Radio Duduss à la galerie Sakura est mon plus gros projet. Sinon, j’ai prévu plusieurs fresques, tout le long de l’année, et j’espère des voyages.
Propos recueillis par Valérie Javel
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